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juge le criminel?

INCONSÉQUENCES DES LOIS PÉNALES

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Éditions de Vew% dehors. — PARIS et ORLÉANS (22, Cité Saint-Joseph, 22) =

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QUI juge le Criminel?

A supposer même que certains êtres méritent d'être punis, qui les jugera? L'antique question se dressera toujours contre quiconque appréhendera son semblable : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. » Or, trouver un juge « sans péché » selon ce que le monde entend ordinairement par ces termes est chose impossible. Les juges peuvent prétendre être plus purs que le reste du monde, la Société organisée comme elle l'est actuellement peut les aider à maintenir cette farce et ce mensonge. La situation, vue sous son aspect le meilleur, se réduit à ceci : c'est qu'à un homme taré a été confiée la charge d'en juger un autre. Un homme rempli de faiblesses, d'infirmités morales, aux nombreux manquements, se présente pour décider non seulement que son prochain est un criminel, mais que lui-même est. meilleur que son prochain. Ht remarquez que le passé et le présent ont conspiré pour en faire un être bon, pour le préserver des tentations, afin qu'il puisse mieux en condamner un autre, tandis que le monde tout entier s'est réuni pour acculer la victime à la situation où elle se trouve. A dire vrai, à la lueur de la justice infinie, il n'est plus grand crime que celui de juger et de condamner son semblable, et si jamais devait luire finalement un jour où ce qui est tortueux serait redressé, où la fin de toutes choses serait révélée et comprise, mille fois plus en sûreté se sentirait l'homme qui a subi la sentence que celui qui a osé la prononcer.

Comment ce juge va-t-il établir la culpabilité ou l'innocence de son semblable? Il ne peut connaître sa vie, il ne cherche pas à la connaître. Comprendre pleinement une existence, mais cela exigerait des difficultés infinies et des enquêtes telles qu'un juge ne peut les entreprendre. Le juge ne peut déterminer le caractère de sa victime ; il cherche simplement, d'une façon imparfaite, piètre, boiteuse, à s'assurer s'il a commis un certain acte.

Quant au reste, à son état d'esprit, à ses besoins, à son éducation antérieure, aux occasions et aux tentations qui se sont présentées sur sa route, au nombre de tentations sur- \ —

montées avant qu'il s'en présente une, invincible celle-là, tout cela dépasse le pouvoir de connaissance du juge. C'est tout cela cependant qui constitue l'individu, et c'est leur examen qui montre si, en fin de compte, l'inculpé mérite le blâme ou la louange et dans quelle proportion.

A la lumière de semblable analyse, combien d'individus pourraient être finalement- considérés comme coupables ? Voyez quelles peines infinies, quelle science presque infinie il faut aussi pour juger de l'état physique de quelqu'un. Une personne souffre de quelque mal, au point qu'on appelle le docteur ; le mal peut couver depuis longtemps et son siège se trouver dans quelque organe soustrait à la vue et à l'ouïe : le docteur guette patiemment tous les symptômes pour découvrir l'état physique _réel de son malade et la cause de sa maladie. Il appelle à son aide les plus éminents praticiens et il peut arriver que ceux-ci ne puissent jamais parvenir à déterminer, soit le siège du mal, soit sa cause. Douze jurés ignorants et un juge se réunissent et voici qu'insouciamment, légèrement, ils s'appliquent à décider de l'état d'une âme humaine — d'un caractère que nul n'a sondé ou ne pourra jamais sonder — d'une vie qu'ils ignorent et qu'ils ne se préoccupent même pas de connaître. Ils s'emparent de cette Aine humaine, et à la clarté de leurs pauvres lumières, qui sont ténèbres les plus noires, voici qu'ils la jugent mauvaise, que par violence et par malveillance ils lui refusent le droit d'association avec ses frères en humanité, chacun desquels cependant est une part de ce grand Infini qui comprend tout-ce qui est bon et tout ce qui est mauvais, et en fait un tout Indivisible.

Le Juge ne peut et ne doit apprécier la conduite de ses victimes que selon ses idées particulières du bien et du mal. Les préjugés, les convictions, la partialité dus à son éducation, à son environnement, à son hérédité, l'accompagnent sur son siège de magistrat : il mesure le condamné à l'étalon de l'homme idéal ; or, cet homme idéal est ou bien lui-même ou un autre, créé par ses conceptions faibles et faillibles du bien et du mal. Naturellement, il attache peu de valeur aux vices qui sont une partie de son individualité propre ou à ces vertus qu'il ne possède pas ou qu'il admire de façon spéciale. Le juge ne voit nulle vertu, nulle grandeur de caractère dans le malfaiteur qui préfère souffrir l'empri-sonncnieni ou la mort plutôt que de trahir ses complices. En justice, c'est le traître qui est récompensé ; on condamne le caractère noble et vaillant.

Le juge lit Te code : « Tu ne voleras pas. » Il lui est impossible de comprendre que lui-même, placé dans de certaines circonstances, aurait fait la même chose. Pareille conduite, pense-t-il, ne peut être que le fruit d'un coeur dépravé et méchant, d'un démon qui réside au-dedans de l'inculpé. Le voleur ordinaire contemple le juge vêtu de fins habits, vivant dans le luxe et l'aisance, sans rien autre chose à faire que de juger ses semblables. Il comprend vaguement combien il est plus facile pour le juge de gagner de gros appointements que pour lui de tirer de son métier hasardeux et aventureux de maigres ressources ; mais le juge, lui, ne se met pas à réfléchir que, sans ses appointements ou sans une existence tolérable vécue à Fun des échelons innombrables qui s'étagent entre sa profession de juge et celle de voleur, il aurait pu facilement être la victime.

Les jugements des hommes ne sont jamais prononcés sur examen de toutes les circonstances du cas qui se présente ; si cela était la condition des sentences humaines, nul être ne pourrait être condamné !

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Inconséquences des lois pénales

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La nature donne peu d'attention aux atomes. Elle opère sur une vaste échelle, sur un champ étendu. Elle apporte la famine et un million d'hommes succombent ; elle ne semble pas tenir compte de l'être humain en tant qu'individu, elle trace une ligne, implacablement droite et ceux qui la traversent ne peuvent revenir. La nature et l'homme s'associent pour rendre amère la vie que mènent sur terre la grande majorité do nos semblables. Un tout petit nombre chemine sur les routes du luxe et de l'aisance ; la grande masse est répandue par toutes les avenues de l'existence. Les uns sont astreints à un labeur épuisant. Aux autres ont échu les périlleux travaux de chemins de fer et de mines. D'autres encore ont pour partage la fabrication extra-périlleuse de la poudre ou de la nitro-glycérine.- Quelques-— fi

lins ont une profession encore plus dangereuse, tels sont les voleurs, les escrocs, les cambrioleurs, les souteneurs, les prostituées. Que les conditions de la société s'améliorent et l'homme gravit un échelon ; ceux dont le travail est exténuant s'élèvent à une situation plus aisée ; ceux dont les travaux sont périlleux cherchent des occupations moins dangereuses. Les métiers extra-périlleux passent aux périlleux ; et les plus dangereux encore aux extra-périlleux. Que les circonstances sociales deviennent plus mauvaises et le courant se dirige en sens inverse ; c'est alors que les prisons et les pénitenciers sont bondés à leur extrême limite.

Les statistiques montrent que le nombre des habitants de nos prisons augmente chaque fois que hausse le prix de la nourriture ; qu'une combinaison financière augmente le prix de la farine de deux sous par livre et voici dix mille individus jetés en prison tout à travers le monde. Par devant la Sagesse et la Justice infinie, qui sera tenu responsable de ce crime? Chaque fois que le trust du charbon augmente le prix de ce combustible, de fraîches victimes vont peupler les cachots; chaque fois que le trust du pétrole hausse le coût de ce liquide, quelques pauvres filles s'en vont dans les rues s'offrir au premier venu.

Le caractère purement arbitraire des lois dues au régime de la propriété peut être démontré sans qu'il soit besoin de bien réfléchir. Les codes défendent de voler et d'escroquer, et, cependant, le commerce en grande partie repose sur l'extorsion et n'arrive à faire des affaires que par l'escroquerie ; à vrai dire, les lois ne proscrivent le. vol et l'escroquerie que sous certaines formes et par certaines méthodes, formes et méthodes rejettes par les classes dirigeantes, à qui elles causent certains désagréments. S'adresser directement à sa victime et sous menace de violence, la forcer à payer plus qu'il ne vaut réellement un objet de première nécessité est de l'extorsion, mais c'est un acte fort commun et qui passe pour très adroit.

Le vol, dans son vrai sens, c'est prendre pour un objet donné plus que sa valeur loyale et ce par des procédés créés par l'extorqueur pour dépouiller sa victime ; or, c'est une pratique courante dans le monde des affaires.

Presque toutes les compagnies de tramways et les entreprises gazières du monde exercent leur industrie grâce à des privilèges spéciaux et de la moitié aux trois quarts des sommes qu'elles perçoivent sont extorquées à cette partie de la société qui ne peut protester.

Les compagnies de chemins de fer qui, par des obligations surévaluées, des actions et des combinaisons de toutes sortes, font payer deux fois et davantage aux consommateurs les services qu'elles leur rendent, fouillent les poches de presque tous les citoyens d'un état moderne. La production du fer, des vêtements, nombre d'articles d'alimentation, en un mot, la plus grande partie de ce dont on se sert dans la vie quotidienne se trouvent sous le contrôle d'associations dont l'unique raison d'être est l'extorsion ; ils visent au contrôle absolu du marché et à enlever aux consommateurs ce qu'ils possèdent. Cependant, le ()ode ne fournit aucun moyen de s'opposer à cette extorsion dont n'est exempt aucun foyer. Bien plus, il n'entre ni dans les prévisions des lois, ni dans les attributions de ceux qui sont chargés de leur exécution d'aviser à cette sorte de vol manifeste, la seule espèce de rapine dont l'humanité souffre réellement. Dans tous les cas, cela suffit j>our démontrer que le code pénal a été compilé par la classe dirigeante et qu'elle veille à son exécution non pour l'observer, mais bien pour tenir les faibles au bas de l'échelle sociale.

La loi proscrit l'escroquerie, au moins opérée de certaines façons, et la plus grande partie des affaires consiste à faire croire au public que son argent lui achète une valeur plus glande que celle qu'il est possible au marchand de lui procurer ! Les journaux sont remplis à en déborder d'annonces menteuses se contredisent l'une et l'autre. Nos édifices, nos routes, nos collines sont salis de mensonges patents et vulgaires affichés sur de vilains placards, le tout afin d'escroquer aux passants leur argent. Tous nos commerçants, tous nos industriels clament leurs mensonges sous mille formes diverses, afin de vendre leurs produits plus cher que leur valeur réelle. Le Code pénal reste muet, cependant, car il n'a point été promulgué pour atteindre cette classe d'escrocs-là. L'individu assez riche pour acheter dans un grand journal l'espace nécessaire pour vanter les qualités merveilleuses des marchandises qu'il a en boutique, cet individu-là ne tombera jamais sous la coupe du Code Pénal !

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