« LÀ VÉRITÉ EST LA PENSÉE LIBRE, L'IDÉE LIBRE, L'ESPRIT LIBRE. »

Max STIRNER

L'ETAT et la RELIGION

OU LA POURRITURE DU CORPS ET DE L'ESPRIT

AU RÉVOLTÉ, MON ALLIÉ; AU LIBERTAIRE, MON FRËRE...

Introduction

« La solution individualiste, la solution de la liberté. » (E. Armand.)

Dans les pages qui vont suivre nous constaterons et dénoncerons les pensées et les actions des deux principales turpitudes sociales et morales de notre monde : la Religion et l'Etat, pourriture du corps et de l'esprit.

De tous temps la religion (lTglise en l'occurrence) et l'Etat (Français par exemple) se sont entendus comme larrons en foire pour exercer leur autorité sous toutes formes d'abus. Et de nos jours l'apparente séparation de ces deux calamités n'est qu'un simulacre hypocrite pour rassurer une partie de l'opinion publique.

« Dieu et Patrie »... Mensonges et Illusions.

L'homme ne vit pas pour un idéal, il prend un idéal POUR vivre.

L'Etat lui offre ses partis politiques et son patriotisme, la Religion ses dogmes surnaturels qui exploitent son mysticisme latent résultant de son imagination maladive.

« Cette religion dont les dogmes pompent la force et l'intelligence de l'homme comme des suçoirs de vampires. » (G. Darien.)

I - LA RELIGION

Préface

A distinguer tout d'abord trois sortes de croyants : les habitués, les peureux, les exaltés.

Ceux qui « croient » et « prient » par habitude et qui respectent la tradition sans beaucoup réfléchir, ceux qui ont peur du châtiment divin, veulent leur « petite place au ciel » et mettent tous les atouts de leur côté même « s'il n'y a qu'une chance sur cent que Dieu existe... » et enfin ceux enracinés dans leur parti-pris, exaltés, intolérants et fanatiques de toutes sortes, les illuminés qui provoquent de prétendus miracles de Lourdes à Fatima qui ne sont qu'autosuggestion et hallucinations collectives relevant de la psychiatrie.

En moyenne générale les trois principales qualités pour faire un bon « croyant » sont : la crédulité, l'idolâtrie, le masochisme.

J'ai choisi de m'attaquer principalement à la religion chrétienne car évoluant dans ce milieu. (J'aurai pu aussi bien décortiquer le Coran ou autre livre religieux.)

Notons qu'en général les bases des croyances mystiques sont semblables ou tout au moins très proches les unes des autres... mais que le nombre des Dieux ne plaide pas en leur faveur.

1* LA BIBLE

Issu de traductions de légendes Chaldéenne et Sumérienne, analysons un peu ce livre qui a tant fait de ravages. (Que de meurtres n'a-t-on pas commis en son nom !)

Comment interpréter certaines phrases sibyllines et amphibologiques du «Bon (!) Livre»? (surtout après la traduction, reconnue par l'Eglise, du fanatique et intolérant St Jérôme). Les défauts de dates augmentent encore les malentendus. Son obscurité (qu'a donc fait J.C. avant trente ans?), ses métaphores font apparemment le jeu des théologiens.

La Bible est :

Injuste.

Ancien testament : la procréation d'une fille est deux fois plus impure pour une femme que la procréation d'un garçon. (Lévitique XII 1-5.) 1:

Noé sennivre, Canaan se moque du soulard. Dieu punit Canaan. 1

Sodomme et Gomorrhe sont détruits entièrement pour punir la minorité débauchée des habitants.

Rien n'est absolu et surtout pas ractères humains. Pourtant lors du jugement dernier, les bons et les mauvais seront séparés arbitrairement.

Dès sa naissance l'homme porte la marque du péché original, avant même d'avoir fauté.

Dieu prit Essatt en aversion dès sa naissance. (St Paul.)

Etc...

Absurde et prétentieuse.

Dieu se vante d'être unique et en trois personnes. (St Augustin avoue d'ailleurs : « On parle des trois personnes, non pas pour dire quelque chose, mais pour ne pas se taire. »)

De la multiplication des pains à Lazare ressuscité, les miracles foisonnent... dépassant l'entendement humain bien entendu-

Ancien testament : « Adam engendra Seth à l'âge de 130 ans, après la naissance de ce fils il vécut encore 800 ans »... et il en est de même pour tous les premiers hommes... les chiffres sont toujours précis mais malheureusement invérifiables... : Dans un arche de 100 m de long et 13 de large (comment le construire sans clous ni fer ?) tiennent plus de 2 millions d'animaux nourris (de quoi ?) par huit personnes dont Noé.

Les Juifs se multiplient tout à coup et 22.273 enfants naissent : chaque femme met au monde 66 enfants... (Nombres III 4043.)

Samson fait des ravages autour de lui et même après que Dalila lui eût coupé les cheveux il démolit le temple en secouant deux colonnes et les 3,000 personnes qui étaient sur le toit sont tuées. (Juges XVII 27-31.)

A Balaam un âne parle à un ange. (Nombres XXII 27-28.)

Loth offre ses filles à des homosexuels qui préfèrent les anges (Genèse XIX 8), puis les filles violent leur père ivre-

Nouveau testament : Jésus et Marie étaient, paraît-il, venus à Jérusalem pour signer un recensement. Or cette ville n'appartenant pas alors aux Romains, il n'était pas organisé de recensement dans un pays tributaire (royaume de Césarée). Contradictoire. Illogique et antilogique.

Dieu étant omniscient et sachant à J.'avance les pensées et les actes des humains, ces derniers n'ont rien à se reprocher, l'étemel pensant et agissant pour eux. (Les théologiens, comme toujours rusés et hypocrites, arrivent toujours à se dérober en remarquant que Dieu peut laisser une certaine faculté à l'homme de penser et d'agir selon son choix... ceci pour éviter d'imputer les assassinats des hommes, des guerres à Dieu, mais « Le libre arbitre équivaut à admettre qu'on peut faire échec à la volonté de Dieu. Cela revient à reconnaître son impuissance.» [E. Armand.])

Ancien testament : Dieu se repent... (Genèse VI 6, Jonas III 6, Exode XXXII 14, Samuel XV 35, etc.) Sans commentaires...

Dieu est un lion furieux (Nombres I 2), Dieu Carnivore (Osée XIII 8), Dieu trompe ses propres prophètes (Jéré-mie XX 7)...

Moïse écrit sur « la Table » les 10 commandements en caractères hébraïques inventés environ cinq siècles après-

Nouveau testament : Précocité et impolitesse : à 12 ans, Jésus, ne sachant pas lire, étonne les docteurs et répond vertement à sa mère inquiète, venue le chercher.

Jésus-Christ prêche le pardon et préconise de tendre l'autre joue, puis il chasse les marchands du temple à coups de pierres...

Il invective les hommes : « Serpents, engeance de vipère, comment éviterez-vous la condamnation de la Gehenne ? » (Matt XXIII 35).

Il veut se faire respecter par la crainte : « Le fils de l'homme enverra ses anges et ils enlèveront de son royaume tous les facteurs de scandale et d'iniquité et ils les jetteront dans la fournaise de feu : c'est là que seront les pleurs et les grincements de dents.» (Matt XIII 41-42.)

Les contradictions pullulent : « Croissez et multipliez », puis : « Il serait bon à l'homme de n'avoir pas de relations avec une femme» (Ico VII 1), et aussi : « Je vous le dis en vérité, il y en a quelques-uns ici présents qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le fils de l'homme revenir dans son royaume.» (Matt XVI 28). Cela s'est-il réalisé? Les Adven-tistes attendent toujours...

Sur la croix Jésus pleure et se désespère : « O Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ! » il doute de son père...

Cruelle.

Ancien testament : Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils Isaac.

Dans l'histoire de Judith et dHoIopherne, Dieu incite une jeune fille à coucher avec un général ennemi pour lui enfoncer un clou dans la tête pendant son sommeil.

La castration est recommandée. (Matt XIX 12.)

Le Seigneur dit : « Je détruirai l'homme que j'ai créé de la surface de la terre, les animaux, les bêtes rampantes et les volatiles des airs», bel exemple de charité, en effet tout périt sauf ceux enfermés dans l'arche.

Les habitants de Jéricho furent exterminés par ordre divin. (Josué VI 17.)

Dieu se fait honneur en voyant toute l'armée égyptienne détruite. (Ex XIV 24-28.)

Dieu approuve l'esclavage : « Un homme peut vendre sa fille en esclave.» (Ex XXI 7.)

Les femmes peuvent être violées. (Lévitique XXXV 7.)

Il faut tuer les sorcières. (Galates V 20.)

Dieu fait périr ceux qui consultent les devins. (Léviti-que XX 6.) Avis...

L'idolâtrie et l'hérésie doivent être punies de mort. (Exode XXV 30.)

Un père doit tuer sa femme, ses enfants ou ses amis pour une différence de religion. (Deut XIII 6-10.)

Ceux qui violent le repos du Sabbat doivent mourir. (Ex XXXI) ... (Avis aux amateurs de plaisirs dominicaux.) Pour ne pas respecter la fête de Pâques aussi. (Nombres IX 13.)

Moïse ordonne en descendant du mont Sinaï le massacre de plus de 10.000 personnes. Dieu envole plus tard des serpents de feu sur le peuple. (Nombres XXI 5-6.) Puis ce fut l'anéantissement des Madianites.

Dieu commande aux Israélites de ravager sept nations du pays de Canaan, de tuer les habitants et de s'emparer du butin. (Deut XX 16-17.)

Belles atrocités divines... Dieu tue 70.000 hommes (I Chroniques XXI 1-15) et annonce que la majorité des hommes iront en enfer (Matt XXII 7-14, Luc XIII 23-24) ; on arrive alors aux menaces du Nouveau testament : « N'allez pas croire que je suis venu apporter la paix sur terre. Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. » (Matt X 34.) (L'atroce et dangereux cardinal Spellman est absout...)

* Je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la bru de sa belle-mère.» (Matt X 35.)

Pour expier ses péchés on doit offrir ses souffrances à Dieu ?... mais comment expliquer la douleur physique des animaux qui n'ont ni intelligence, ni âme f

Et Dieu s'attaque aux hommes faibles et irresponsables en les menaçant de l'enfer... Est-ce la preuve de son infinie bonté ?...

Enfin pour clore ce chapitre (il faut bien s'arrêter) glorifions l'Eternel : « Heureux celui qui prendra les enfants et leur écrasera la tête sur les pierres ! » (Psaume CXXXVII (139) 9.)

Bien sûr certains pourront trouver des excuses en remarquant qu'il ne faut pas prendre la Bible « au pied de la lettre », ni isoler certains passages de leur contexte, etc... Mais que penser d'une religion, qui se base sur un ouvrage truffé d'invraisemblances, que l'on ne peut lire et juger impartialement ?...

Se basant donc sur les inepties de la Bible s'est formée la religion chrétienne et la Sainte et Immorale Eglise :

2° L'EGLISE

Elle est :

Exhibitionniste et fanatique.

Elle s'expose à l'admiration et à la dévotion publique du couronnement d'un pape avec tout son faste et son tapage aux autres cérémonies rituelles : baptême, communion, mariage, enterrement, etc...

Elle s'exhibe à l'image du roi des croyants, le pape, transporté, couvert de richesse, sur une chaise à porteur entouré d'une foule en délire et à l'exposition du fidèle dans des positions dégradantes représentant sa foi. Par exemple : a) Le catholique à genoux dans un confessionnal qui se repent* de soi-disant péchés à un inconnu qui escroque sa naïveté dans cette pissotière d'âmes, b) Ceux qui se prosternent devant l'evêque pour embrasser sa bague, c) Ceux qui, dans les pèlerinages, avancent sur les genoux dans un masochisme inconscient et une souffrance inutile qui entraîne la gangrène et l'infirmité, d) Les fétichistes idolâtres qui voudraient adorer ou baiser (f) le prépuce du Christ peuvent ailler & l'église de St Jean de Latràn & Rome, ou à Aix-la-Chapelle, Anvers,

Besançon, ainsi qu'à l'abbaye de Chanaux... c'est la multipli* cation des petits prépuces... J.-C. était bien pourvu... (Sans parler, bien entendu, des fameux morceaux de la Sainte Croix que l'on trouve par milliers...)

A propos Clouet de Casales (1789-1806) se cloua lui-même sur une croix, Krausert aussi en 1959 pour avoir le droit de se faire adorer... On ne les prend pourtant pas pour des Dieux anthropomorphes, pail même pour des êtres courageux mais pour des imbéciles.

Peut être aussi qualifiée d'exhibitionnisme la tendance du Vatican (soit dit en passant, il s'étend sur 45 ha exemptés tous d'expropriation et d'impôt et la plupart de l'exterritorialité) même de nos jours à vouloir s'ingérer dans les affaires politiques, sociales et économiques des autres pays afin d'exercer facilement une domination spirituelle.

Hypocrite et débauchée.

Cherchant des prétextes à ne pas exagérer la peur des fidèles, l'Eglise a inventé le « Purgatoire ».

Le Vatican ménage les « riches * car leurs dons sont nombreux.

La période contemporaine de la papauté, réalisant son manque de puissance temporelle et politique, va Jusqu'à réprouver certaines actions scandaleuses des anciens papes afin de ne pas entamer la foi des fidèles. La fourberie a remplacé la violence.

Passons sur les trucages et corruptions des conclaves, sur les papes trafiquants, sur les 36 anti-papes et rappelions le règne de la papesse Jeanne morte en accouchant (854) !

A l'image de leurs fidèles l'hypocrisie et la perversité papale peuvent être sexuelles : « Faites ce que Je dis, ne faites

pas ce que je fais. » Jean X avait pour maîtresse Théodora, Sergius III Marozia (Jean XII était leur fils). Boniface VIII, pédéraste. Innocent VIII : 16 enfants. Sixte IV, entremetteur syphilitique. Jean XXIII (le premier), ancien pirate, avait un harem de bonnes sœurs. Alexandre VI : 2 femmes, 6 enfants. Jules II, la vérole. Paul III, amant de sa fille. Jules III, pédéraste. Pie IX, maîtresse : Clara Colonna, etc...

On saura bientôt la vérité sur les chefs de l'Eglise d'aujourd'hui... le temps joue pour les historiens. Quant aux simples prêtres, l'onanisme ne leur suffisant pas, il est facile de s'habiller en civil pour rendre visite aux parépatéticiennes... et un monastère de moines est toujours près d'un couvent de bonnes sœurs...

L'Eglise exige le mariage monogamique alors que l'Ancien testament regorge de mariages polygamiques.

Illogique et crapuleuse.

Mise au point tardive : la date du 25 décembre, jour de naissance du Christ légendaire ne fut fixée à Rome qu'au VI* siècle et la grotte de Bethléem attribuée à l'enfant Jésus au V* siècle.

Le Dr Lightpoot a assuré que Dieu a créé le monde 4.004 ans avant J.-C. à 9 h du matin ! Et on a découvert des ossements d'animaux remontant à plus de 100.000 Pans...

Selon la Bible, J.-C. évoluait dans la pauvreté sinon la misère (il proclamait « Si tu veux être parfait va, vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras ainsi un trésor au ciel», Matt XIX 21). Et l'Eglise de Rome est colossalement riche (environ 30 milliards de francs actuels) devant les miséreux et les pauvres qu'elle prétend racoller... (Un chanoine sincère et naïf, Arnaud de Brescia, prêcha la pauvreté en rappelant certaines paroles du Christ : il fut pour-

suivi par le sinistre trio St Bernard, Adrien VI et Barberousse, pendu et brûlé...)

Les gestes obreptices publicitaires de Paul VI qui offre sa tiare et son auto, par exemple, n'ont pour motif que l'acquisition de l'admiration publique et ne sont que des gestes d'une ignoble hypocrisie. Et n'oublions pas les simonies, le trafic des indulgences, les excommunications rachetées grâce aux grosses sommes versées au Vatican, etc...

A part exception (voir chapitre : Bible) J.-C. était, paraît-il, non-violent et condamnait toutes les tueries alors que l'Eglise ordonne à ses adeptes d'obéir à l'Armée et partir guerroyer.

Revenons à l'histoire des papes remarquablement illogique.

Cela débute par le manque de preuve concernant l'existence des premiers papes qui furent canonisés, puis ce fut la rivalité des papes au VF siècle entre ceux de Rome et de Constantinople, puis avec ceux d'Avignon. 1410 : Benoit XIII, Grégoire XII et Alexandre V régnent ensemble. C'est la ronde des « vrais », des « faux »... Chacun attiré par la puissance et la richesse. Il y eut même des papes élus par des fidèles. A tour de bras on décrète de nouvelles lois : célibat des prêtres en 1850 (avant le prêtre désirant maîtresse payait pour l'avoir une amende à son évéque), infaillibilité pontificale en 1870, etc...

Paraît-il, inspirés par Dieu, des papes ne régnèrent que quelques jours, d'autres élus à 12 ans (Benoit IX), 16 ans (Jean XII), etc...

L'Eglise condamne le divorce mais néanmoins annule des mariages (moyennant finance, bien entendu).

Episodiquement l'Eglise frappe d'anathème de nouveaux fragments bibliques en déclarant apocryphes certains passages du « Bon Livre ». C'est alors rejeter une partie de l'œuvre de

leur Dieu, c'est donc refuser la parole divine... (un beau jour la Bible sera apocryphe de la première à la dernière ligne... enfin !).

Sanguinaire.

« Rien n'arrive sans que Dieu ne l'ordonne, ne le permette ou ne le laisse faire. » (Catéchisme.)

L'Eglise sanctifie les guerres, bénit les assassins.

Elle a elle-même des milliers de meurtres sur la conscience.

Cela commença surtout par les croisades. Cinq millions d'hommes périrent contre les « infidèles ». Puis ce furent les guerres de religion dont le nombre de victimes ne peut être recensé. (La St-Barthélemy, le massacre des Vaudois et des Albigeois n'en est qu'un faible aperçu.)

L'inquisition (qui dura près de sept siècles en Espagne) est le principal visage sanguinaire de l'Eglise. Dans les trois siècles les plus virulents on peut estimer à 35,000 les personnes brûlées, 500.000 emprisonnées et torturées, 5 millions d'exilées et ruinées (au profit de l'Eglise évidemment) et cela rien qu'en Espagne car le St Office exerçait son autorité aussi en France et en Italie... Quant au tristement célèbre inquisiteur Pierre Arbués d'Epila, il fut cannonisé ! Aujourd'hui l'inquisition a disparu mais des sectes de chrétiens racistes, fascistes persécutent (Ku Klux Khan et C*) en toute impunité.

Nous voici arrivés aux crimes, empoisonnements et autres monstruosités des papes. Jean VIII se faisant amiral participait aux abordages et combats de toutes sortes. Léon VIII fit étrangler Benoit son rival. Boniface VII fit crever les yeux à Jean XV. Grégoire V fit couper les mains, le nez et les oreilles à Jean XVIII. Innocent IV était empoisonneur et Boniface VIII assassin. Urbain IV fit torturer à mort ses cardinaux et bien d'autres personnes. Jean XXIII empoisonne

son prédécesseur.Alexandre VI Borgia : sans commentaires... Jules II empoisonne aussi son prédécesseur. Et jusqu'à Pie X qui pousse l'Autriche à déclencher la première guerre mondiale, Pie XI qui pactise avec Mussolini, Pie XII qui continue dans la même voie avec Hitler et aujourd'hui Paul VI avec Fxanco et Salazar.

Voilà donc les crimes des représentants de la Sainte Eglise qui canonisa même des assassins, des persécuteurs ou leurs complices (l'oubli vient avec le temps...). Citons en vrac : Sylvestre, Libère, Damase, Sirice, Innocent, Boniface, Léon, Symnaque (malgré qu'il fut déposé), Grégoire (le Grand), Léon III, Grégoire VII (le Tyran), Pie V l'assassin inquisiteur et jusqu'à Pie X qui approuva véhémentement le R.P. Lépicier qui écrivait : « II faut tuer les hérétiques ! » (Heureusement que ce pape mourut, paraît-il, empoisonné par ses proches tout comme Clément II, Damase II, Léon X, Marcel H, Clément XIV, etc... Ça compense leurs crimes.) Que les prêtres se fouettent avec leurs « instruments de pénitence » pour racheter les monstruosités des leurs, même si leurs fustigations ont un but érotique.

Concernant les crimes et les débauches des représentants de Dieu, je n'ai mentionné que les papes. S'il m'avait fallu rappeler toutes les infamies des simples prêtres aux hauts dignitaires ecclésiastiques, un dictionnaire n'aurait pas suffi...

Postface

A) DIEU

De toute façon c'est aux affrmateurs à prouver leurs déclarations. C'est aux religieux à démontrer l'existence de leur Dieu. Comme je pourrais attendre longtemps des explications claires et irréfutables (et pour cause), je préfère continuer...

La grande force (paraît-il) des croyants réside en cette question vite résolue par ces esprits bornés : « Qui a donc créé le monde ? »... « Sinon Dieu... »

A ceci je répondrai :

1° Etant parfait il ne se contentait donc pas de lui-même et a voulu à un moment déterminé créer un monde imparfait ? Pour quel motif? (Si tout a une cause, Dieu doit en avoir une. Que faisaiWl donc avant de créer l'Univers? Il était inactif ? Les hommes acceptent l'infini de l'Univers, ils doivent accepter l'infini du monde et proclamer qu'il n'y a pas eu de commencement.)

2° Ne pas pouvoir prouver l'inexistence de Dieu n'est pas un manque de savoir. Par contre la réciproque existe. L'imaginaire est-il définissable ? Il n'en découle nullement une confirmation de l'existence divine.

Dans le doute abstenez-vous.

B) LE CHRIST

Le théologien acculé dans ses derniers retranchements, et après qu'on lui a prouvé l'absurdité de la Bible, l'hypocrisie de l'Eglise et le manque de preuves sur Dieu, se rabattra sur l'existence du Christ, cet individu qui paraît-il exista (en prenant forme humaine pour flatter ses semblables et entretenir sa propagande sans doute...).

1* Si j'admets comme hypothèse que J.-C. a existe, quelle preuve aurais-je qu'il était fils de Dieu? Et qu'il n'était pas un simple charlatan ou fou ou hypnotiseur ou visionnaire suggestionnant ses disciples...

2* Les preuves de la non-existence du Christ sont :

a) L'absence de documents historiques.

J.-C. n'a jamais écrit ni laissé de témoignages. (Les chrétiens, afin de duper et convertir leurs semblables, avaient élaboré des faux dont la lettre que Jésus aurait adressée au roi Abgar. Cette fraude prouve le manque de documents authentiques pour convaincre l'ignorant.)

Socrate non plus n'avait rien écrit, mais, outre que ses idées étaient rationnelles et vérifiables, son existence ne fait aucun doute grâce aux recherches historiques. Remarquons donc :

b) Le silence des historiens de l'époque.

Juste de Tibériade n'en parle pas dans son histoire dea Juifs. Juvénal non plus. Plutarque de même. Sénèque aussi. Et même Philon, auteur mystique par excellence, n'écrit pas un mot sur la vie du Christ qui aurait dû être pourtant, selon le Nouveau testament, assez agitée... (Si les faits tumultueux de la vie de J.-C. s'étaient produits, Philon se serait « régalé » à les propager...)

Il n'y a donc que les apôtres qui ont soi-disant existé. Erreur. Aucun renseignement. Traces ou preuves nulle part. Et il en est de même pour ceux qui ont cotoyé ce personnage fictif et putatif : Jésus-Christ, le Père Noël des adultes.

Adopter une religion, c'est abandonner ses idées personnelles, instinctives ou réfléchies, au profit des ratiocinations de rhéteurs hypocrites.

ê

« L'Etat, voilà le grand ennemi, voilà l'éternel tyran du Moi. Sa grande préoccupation, c'est que personne n'ait de volonté particulière, car il sait bien que, si tous en avaient une, ils commenceraient par supprimer l'Etat.» (V. Basch.)

II - L'ÉTAT

« La liberté appartient à celui qui la prend.» (M. 8tirner.)

L'Etat et l'individu dans la société actuelle

L'Etat est une institution juridique légale (!...) représentée par le gouvernement qui organise le pays, détient le pouvoir suprême et exerce son autorité par la ruse et l'hypocrisie (diplomatie, promesses, assurances, pensions, soins et instruction gratuite ou presque, bien-être social, etc... pour attirer ses électeurs tout en augmentant les « contributions » et l'esclavage) ou par la force et la violence (intérieurement par la police, extérieurement par l'armée).

La politique résume les intrigues plus ou moins importantes résultant de l'autorité étatlste.

Dans n'importe quel régime l'Etat soutient la prospérité d'une minorité aux dépens de la masse, il préserve un ordre apparent et artificiel et protège les Privilégiés. Les Parasites, les Trusts s'enrichissent aux dépens de l'artisan et jusqu'aux Syndicats qui font de môme en profitant de la naïveté du prolétaire. L'Etat défend les Monopoles monétaires et fonciers en s'arrogeant le droit de produire et d'émettre un moyen d'échange : l'argent et sa surcharge : l'intérêt (véritable nom :

Usure : tout excédent du prix de revient). Les riches propriétaires, banquiers et C° sont les véritables usuriers qui dévorent la plus-value. La valeur monétaire qui n'est pas mise en circulation et qui est l'apanage de la minorité est le Capital que l'Etat préserve à travers la Propriété. Et il va donc Jusqu'à protéger les titres de propriétés foncières non exploitées. Tout producteur affermit le régime capitaliste et se fait le complice indirect, conscient ou non, du Pouvoir et de ses dirigeants.

a Ce n'est que par le crime que l'individu peut détruire la puissance de l'Etat. » (M.S.)

Il est à remarquer l'échec de tout gouvernement qui, sous le couvert du bien-être social, emploie des moyens de répressions coercitifs iniques pour faire respecter ses lois.

L'Etat soutenu par le vote (sacrifice de la minorité et mensonges électoraux pour des politiciens véreux) ou l'approbation de la masse (caractérisée par son indifférence) séduit l'individu cherchant des jouissances matérielles, en le conditionnant par la Publicité qui le décervelle et le Crédit qui l'appâte. Car tout prolétaire est un bourgeois en puissance. L'homme de notre société est un arriviste voulant assurer son bien-^tre de n'importe quelle façon.

L'Etat sait aussi régir au mieux les intérêts de ses citoyens, il se fait alors mielleux et hypocrite et s'insinue dans la vie personnelle des habitants dès leur naissance en les classant par numéros (il « divise pour mieux régner ») et immatricule son peuple de la carte d'identité aux habitations en passant par les voitures, etc...

Il s'infiltre, s'ingère et légifère diverses institutions comme le mariage, l'héritage (les distinctions décoratives ou autres titres honorifiques ne sont pas héréditaires. Pourquoi la propriété l'est-elle?) vaccination obligatoire, sécurité sociale obligatoire pour salariés, assurance obligatoire pour automobilistes, instruction obligatoire pour enfants, etc...

L'Autorité s'infiltre donc dans le milieu social en annexant l'homme qui ne devient qu'un automate incapable de penser et de juger indépendamment des préjugés qui l'étouffent.

« Aucun régime ne résisterait à deux mois de vérité. Je veux dire la société marxiste aussi bien que nos sociétés bourgeoises ou fascistes » (L.F. Céline), car, des gouvernements autocratiques ou dictatoriaux aux républiques socialistes, tout est mis en œuvre pour aliéner l'individu au profit de la société. C'est l'extermination des individualistes, des artistes, des ratés, des originaux (c'est-à-dire des Hommes), anéantis par les « réguliers » et les insignifiants (c'est-à-dire des idiots).

Il existe trois catégories d'êtres : les Intelligents, les Imbéciles et les Instruits. Notre civilisation ne fait rien pour les premiers, bien peu pour les seconds et tout pour les derniers. Car l'éducation réactionnaire des parents actionnaires, l'instruction établie des écoles d'Etat (basée sur la peur, la servitude, le respect du passé, la glorification des valeurs morales, bourgeoises et autoritaires), tout cela est apporté aux jeunes gens possédant la plus forte Mémoire, seule qualité des Instruits, ces éléphants prétentieux.

Notre société est basée sur la coopération forcée et les législateurs consacrés profitent de l'abêtissement de leurs sujets pour régner.

Avant on guillotinait sur les places. Légalement on torturait. Ouvertement on assassinait. A présent l'injustice se dissimule. Les temps ont changé. Les meurtres sont restés.

Et le fait que la société organise des loisirs, comme une cheftaine dirige les jeux de ses louvetaux, ne plaide pas en la faveur de la personnalité humaine et prouve malheureusement la puérilité et l'abrutissement des « hommes » (ces fourmis piquées de la tarentule) qui, leur travail quotidien terminé, se retrouvent seuls devant eux-mêmes, c'est-àrdire devant Rien.

Dans ces conditions comment l'individu peut-il prendre conscience de son individualité ? Rejoignant l'idée du Surhomme Nietzschéen, je pense que certains autodidactes lucides et valables en sont quand même capables.

Mais revenons à nos moutons (I) et examinons de plus près la force étatiste violente — à l'intérieur du pays, représentée par la Police et sa justice putative faisant respecter les lois et les censures ; à l'extérieur du pays, représentée par l'Armée qui sous le prétexte de défendre le territoire déclenche les guerres.

1* LA POLICE et l'injustice

« Les vérités de la police sont les vérités d'aujourd'hui.» (J. Prévert.)

Les forces de l'ordre (ou du désordre), les gardiens de la paix (!), les assassins en uniforme (rangés du côté du plus fort, c'est-à-dire de la « justice » et de ses lois), sous prétexte de juste répression, organisent régulièrement des massacres (de « Fourmies » à « Charonne »), sans oublier les balles perdues...

(Comment un homme apparemment sain et normal peut-il devenir un policier, c'est-àrdire un criminel soudoyé par l'Etat ?... L'appât du gain sans doute...)

S'arrogeant le droit de juger et de condamner, des tribunaux dirigés par quelques « hommes » représentant « leur * justice font main basse sur les citoyens (même les enfants n'y échappent pas) et exercent la force légale sous toutes ses formes de condamnations, de la simple amende à la peine de mort, en passant par la détention, l'isolement, le bagne, l'esclavage, la prison, lieux de dépravation et de dégradation physique et morale où la justice ne fait pas disparaître les criminels mais

où elle les fabrique et les perpétue. Le tribunal tire au sort la liste des jurés, joue aux dés avec des vies humaines en glorifiant le hasard, et c'est ce dernier qui acquittera ou condamnera l'accusé, puisque le verdict tient compte de la majorité et non de l'unanimité.

Il faut des coupables à la Police et elle en trouve toujours en condamnant les premiers suspects. Qu'importe qu'ils soient innocents, il faut calmer l'opinion publique ! Et on emprisonne par erreur ! (Fabry, Borras, Dan val, Dreyfus, Dieudonné, Farlgoule, Deshays, etc...) Et on assassine par erreur ! (Duval, Durand, et jusqu'aux cent mille personnes abattues à la libération, sans preuves ni procès...) (et quant aux mystères non éclaircis (Seznec, Dominici, Besnard, Jacoud...) nul ne saura la vérité. N'oublions pas les affaires étouffées de hautes personnalités y étant mêlées (Ballets roses, bleus et C°).

Faux-témoins, experts inconscients, avocats défendant des causes opposées, jurés abrutis ou influençables, juges ronflants et pressés d'en finir et guillotine tombant régulièrement : voilà ce qu'est la « Justice » I

Quant aux passages à tabac, troisième degré, etc... ils sont renommés depuis fort longtemps (barbarie de « La Question supplices place de Grève).

Aujourd'hui les aveux spontanés sont facilités par des procédés modernes qui ne laissent aucune trace de coups... Evolution des mœurs judiciaires. L'Etat à travers sa justice favorise qui il veut et en particulier les classes riches qui peuvent payer les fortes amendes ou être libérées sous caution.

Le lois (qui sont toutes scélérates) et les règlements (qui sont tous odieux) se contredisent d'un pays à un autre, de gouvernement en gouvernement, justifiant la notion d'absurdité et d'injustice que je leur attribue dans cette civilisation atteinte des folies des grandeurs.

« Nous sommes tellement enregimentés, tellement domestiqués par des siècles de vie sociale, que nous ne cherchons plus, en dehors de la loi, la source de nos droits individuels. » (Le Dantec.)

On peut comprendre (à la rigueur !) les délits qui gênent autrui en empiétant sur la liberté (meurtres, coups et blessures, viol, vol, escroquerie, etc...) ou môme le gênant à peine (incitation à la débauche, outrage aux mœurs, manifestations sur la voie publique, etc...), mais que penser des « fautes » qui ne gênent personne et contentent tout le monde ! (ivresse, drogue, suicide, prostitution, vagabondage, etc...).

L'autorité de la justice s'exerce aussi par la censure qui entrave la liberté d'expression artistique ou journalistique, en particulier dans le domaine cinématographique, aussi dans le littéraire et même à travers les disques. La flicaille veille au respect des mœurs et de la moralité en censurant une prétendue pornographie et à travers elle des œuvres érotiques de valeur alors que les idées et actions guerrières sont admises, voire recommandées ! L'Etat condamne le jeu mais pourtant l'encourage en dirigeant et gérant diverses escroqueries : loterie nationale, PJM.U., casinos, etc...

Les diverses revendications qui se succèdent sous forme de grèves ou manifestations ne sont que piqûres de mouches sans résultat positif et la confirmation de l'approbation publique au gouvernement installé. (Toute requête, pétition ou réclamation sous^ntend l'acceptation du pouvoir du destinataire.) Et à fortiori le silence des citoyens fait le jeu des représentants du régime.

De temps à autre (quand même) les troubles s'aggravent et aboutissent à une révolution qui ne fait (hélas) que remplacer l'autorité légale par une autre forme de gouvernement apportant de nouvelles institutions. Le peuple retombe sous un nouveau joug jusqu'à un prochain bouleversement social provoqué par les précédentes lois et ainsi de suite !...

Dans un monde relatif, la loi se veut absolue et se réfute d'elle-même ! On les promulgue, les incruste, les abroge, les change pour un résultat toujours identique : autoritarisme et iniquité.

L'autocratie sera toujours arbitraire, et la Police et l'Armée s'épauleront toujours quand il s'agit de massacrer des hommes.

2° L'ARMEE et la guerre

« Nul n'a d'ordres à me donner, nul ne peut me prescrire ce que j'ai à faire et m'en faire une loi. » (M. Stirner.)

Ecoutez les chants d'honneurs ! Regardez les champs d'horreurs !

La Guerre.

Tout le monde la hait. Tout le monde la fait.

Et ce paradoxe inquiétant se perpétue depuis des siècles.

Dans une société qui se dit civilisée l'arme* nucléaire (bombes thermo-nucléaires, sous-marin Polaris, etc...) nous menace et le film « La bombe » est encore bien en-dessous de la réalité. Le cataclysme est proche et le monde baigne dans une torpeur passive et absurde.

Qui ose établir des conventions, des règles, débattre de millions de vies humaines, réglementer ce vaste carnage sanglant ? L'Etat ! Sa force de frappe : l'armée 1 sa conséquence la guerre...

Parmi les nombreuses absurdités dont on bourre le crâne des crédules (religion, devoir, moralité, honneur, etc...) séduits par des discours amphigouriques et civiques, le patriotisme est

peut-être la pire. Ce sentiment atroce qui aura des répercussions désastreuses est entretenu par l'armée, cette institution qui organise les guerres. (Aidée en cela par le peuple grâce aux impôts.)

L'armée a pour principale arme : le décervelage par la discipline et l'obéissance. En temps de paix, le service militaire obligatoire prépare les futurs assassins fratricides. Marcher au pas cadencé, se griser des vacarmes des tambours qui résonnent et de ceux qui raisonnent comme des tambours, voilà à quoi en est réduit le soldat. « Rampez ou la mort. » (L.P. Cel.) On le dépersonnalise pour en faire un pion sur l'échiquier, un grain de paille perdu dans la meule. Pour éviter la punition, il obéit. Il partage ses moments de détente avec ses congénères dans l'alcoolisme, l'oisiveté et le vol dans les chambrées, tout cela baignant dans une atmosphère d'homosexualité latente entravée périodiquement par des doses de bromure.

L'autorité a assujetti l'esclave qui, poussé au crime, est récompensé de temps à autre par des morceaux de fers appelés « médailles », à la suite d'action d'éclat, de tuerie originale pour faire déborder les « grands ruisseaux de sang » ( J.P.).

Poch est mort dans ses draps (comme beaucoup), le 2' classe crèvera sous la mitraille et aura droit à une plaque de souvenir (l'officier une statue). Au pas de l'oie, les survivants défileront fiers et heureux, rescapés de l'énorme escroquerie à la vie.

Un individu qui ne possède rien devrait défendre une pseudo-patrie délimitée par une frontière imaginaire? Sauvegarder la propriété des grosses-huiles planquées, qui, justement, l'envoient au massacre inepte du jeu de la guerre?

Collaborer avec des assassins? Si tout le monde se tuait devrais-je en faire de même ? De quel droit m'y obligeraient-ils ?

Le fait d'être né sans y avoir consenti me donne droit à la vie et en tant qu'individu lucide je peux refuser d'être entraîné vers un suicide collectif. Il ne tient qu'à moi.

L'insoumission est un terme péjoratif mais qui prouve la désapprobation de l'homme face à l'obéissance panurgienne des « gogos ». Le véritable déserteur est conscient, il n'est pas guidé par la peur, il refuse simplement d'être moissonné, d'être immolé pour les autres, sacrifié pour des idées vides de sens dans une monstruosité inhumaine. Il ne sera pas martyr.

En tant qu'objecteur de conscience mais athée, je dois m'abstenlr de porter une arme si je ne le désire pas et de m'en servir contre un être que je rencontre pour la première fois. Ce n'est pas parce que mon « adversaire » ne parle pas ma langue (le refus d'une langue internationale comme l'Espéranto ou mieux l'Ido prouve l'aversion des gouvernements à toute entente et compréhension fraternelle), n'est pas régi par les mêmes lois et se trouve dans une région plus ou moins éloignée de la mienne, que je dois l'abattre !

Des millions de médiocres ou même de personnes sensées sont morts, de la guerre de cent ans à la guerre du Vlet-Nam, en passant par les guerres de religions, coloniales, Verdun. Budapest et tout cela pour rien. Et n'oublions pas les crimes des conseils de guerre, les 2.000 hommes fusillés « par erreur » ou « pour l'exemple » par leurs collègues pendant la première guerre mondiale que certains appellent « Grande » avec la larme à l'œil et la légion d'honneur... Je crois que les guerriers anti-militaristes sont encore pires que les autres. Leur fatalisme et leur sentimentalité sont d'une hypocrisie effroyable.

Toujours conquérir, anéantir, dévaster par des guerres civiles ou internationales ; et après les bonnes gens aveugles et indignées se scandaliseront et s'épouvanteront des attentats illégalistes et individuels de terroristes ou de bandits ; et on fusillera ou guillotinera l'illégaliste « en temps de paix » au lieu de le décorer et l'acclamer comme « en temps de guerre » I Pourtant la violence individuelle peut se Justifier pour des raisons valables car personnelles tandis qu'au stade de la masse

la violence n'a pas de motifs Justifiés. « Aux mains de l'Etat, la force s'appelle « droit », aux mains de l'individu, elle s'appelle « crime » (M.S.).

Ce raisonnement est simple et peut paraître banal & ceux qui travaillent de la tête et du chapeau mais il est logique. Je ne veux pas qu'une rencontre involontaire finisse en meurtre. Je ne serai pas complice de vos assassinats. La guerre n'est pas mon affaire. Je serai réfractaire. Si chacun refusait d'obtempérer à l'ordre militaire... il n'y aurait plus de guerres !

« Se sacrifier à la patrie, c'est renoncer à la sagesse pour sauver les fous. » (Théodore l'athée.)

D.Q. 1967

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